Perspectives d’avenir
des studios moyens aux studios de création
Si les murs pouvaient parler…
Il était question autrefois de « studios moyens » à Radio France. Nous préférons aujourd’hui « studios de création », tant ces lieux traduisent l’ambition et les talents de Radio France en matière de création sonore.
Aux origines de la Maison ronde
Plus grand chantier de Paris de l’après-guerre, monumental palais des Trente Glorieuses prenant place le long de la Seine, la Maison de la Radio est aujourd’hui un témoignage majeur de l’architecture française du XXe siècle.
Studio 105
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Studio 106
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Studio 107
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Studio 108
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Studio 114
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Studio 120
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Auditorium
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Studio 104
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Si les murs pouvaient parler…
Il était question autrefois de « studios moyens » à Radio France. Nous préférons aujourd’hui « studios de création », tant ces lieux traduisent l’ambition et les talents de Radio France en matière de création sonore.
Aux origines de la Maison ronde
Plus grand chantier de Paris de l’après-guerre, monumental palais des Trente Glorieuses prenant place le long de la Seine, la Maison de la Radio est aujourd’hui un témoignage majeur de l’architecture française du XXe siècle. Inscrit au titre des Monuments historiques en 2018, l’édifice constitua l’aboutissement d’un vaste projet – évoqué dès l’entre-deux-guerres et concrétisé dans les années 1950 – de regroupement des services de la Radiodiffusion française au sein d’un même édifice.
105
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« La rénovation du studio 105 s’inscrit dans la tradition de la Maison de Radio France de disposer de studios dont les identités sont fortes et reconnaissables. »
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106
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 106 requiert une polyvalence d’usages. En présence d’un public qui peut atteindre 132 personnes, les prises de son ciblent aussi bien des concerts de musique classique que des concerts de variétés… »
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107
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Principalement consacré aux répétitions du Chœur de Radio France, le studio 107 pourra également être utilisé pour d’autres productions de musique classique, sans public. »
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108
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 108 pourra accueillir un public de 35 personnes. Il sera consacré à la production de magazines et de documentaires, ainsi qu’à la prise de son musicale en petite formation. »
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109
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Consacré aux magazines ou aux documentaires en présence d’un public de 32 personnes, le studio 109 cherche à provoquer une immersion dans un « espace autre » afin d’oublier collectivement le quotidien, le temps d’une émission. »
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110
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« L’enjeu de la création du studio 110 est d’offrir un volume adéquat pour l’accueil des répétitions des formations musicales de Radio France, en support des grandes salles publiques. »
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114
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 114 fait référence à un cabinet de curiosités, intégrant aux parois périphériques du plateau des portes, des fenêtres et des verrous nécessaires et utiles au bruitage. »
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115
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 115 propose un imaginaire visuel et sonore autour de l’escalier infini, à l’image de la lithographie Montée et Descente de M. C. Escher. »
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116
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 116 est quant à lui une maison en modèle réduit qui rassemble les fonctions d’un appartement disposé au milieu du plateau : chambre, escalier, salon, salle de bain et balcon.»
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117
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 117 propose un paysage physique et sonore évolutif, par la mise en scène de différents éléments techniques et acoustiques accrochés à une trame. »
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118
Emission « Inauguration du Studio 118 de la Maison de Radio France », 22 janvier 1977, France Musique (Radio France) / archives INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 118 permet des prises de son de musique de chambre. Le bois crée une atmosphère chaleureuse et intimiste propre à ce type de répertoire. »
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119
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 119 permet des prises de son de musique de variétés. Il projette le musicien dans un univers cinématographique de science-fiction. »
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120
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 120 est une cabine de post-production dont le point d’écoute est central. »
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101
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« En contrebas du foyer F, le studio 101 pourra accueillir un public de 100 personnes et permettra de répondre à une grande polyvalence de productions multimédia. »
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Auditorium
Les Percussions de l’ONF / GRAHAM FITKIN – Hook
« L’Auditorium de Radio France, édifié sur l’emplacement des anciens studios 102 et 103 de la Maison de la radio, est une salle de concert exceptionnelle. »
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104
« La rencontre entre les genres musicaux et les publics est vivement encouragée dans le projet culturel de la Maison de la radio et le Studio 104, avec ses 856 places, est un des lieux essentiels de cette volonté de mixité des genres. »
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105
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« La rénovation du studio 105 s’inscrit dans la tradition de la Maison de Radio France de disposer de studios dont les identités sont fortes et reconnaissables. »
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106
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 106 requiert une polyvalence d’usages. En présence d’un public qui peut atteindre 132 personnes, les prises de son ciblent aussi bien des concerts de musique classique que des concerts de variétés… »
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107
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Principalement consacré aux répétitions du Chœur de Radio France, le studio 107 pourra également être utilisé pour d’autres productions de musique classique, sans public. »
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108
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 108 pourra accueillir un public de 35 personnes. Il sera consacré à la production de magazines et de documentaires, ainsi qu’à la prise de son musicale en petite formation. »
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109
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Consacré aux magazines ou aux documentaires en présence d’un public de 32 personnes, le studio 109 cherche à provoquer une immersion dans un « espace autre » afin d’oublier collectivement le quotidien, le temps d’une émission. »
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110
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« L’enjeu de la création du studio 110 est d’offrir un volume adéquat pour l’accueil des répétitions des formations musicales de Radio France, en support des grandes salles publiques. »
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114
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 114 fait référence à un cabinet de curiosités, intégrant aux parois périphériques du plateau des portes, des fenêtres et des verrous nécessaires et utiles au bruitage. »
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115
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 115 propose un imaginaire visuel et sonore autour de l’escalier infini, à l’image de la lithographie Montée et Descente de M. C. Escher. »
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116
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 116 est quant à lui une maison en modèle réduit qui rassemble les fonctions d’un appartement disposé au milieu du plateau : chambre, escalier, salon, salle de bain et balcon.»
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117
La réalisation de feuilletons radiophoniques dans le studio 111 de France Inter (1967)
« Le studio 117 propose un paysage physique et sonore évolutif, par la mise en scène de différents éléments techniques et acoustiques accrochés à une trame. »
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118
Emission « Inauguration du Studio 118 de la Maison de Radio France », 22 janvier 1977, France Musique (Radio France) / archives INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 118 permet des prises de son de musique de chambre. Le bois crée une atmosphère chaleureuse et intimiste propre à ce type de répertoire. »
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119
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 119 permet des prises de son de musique de variétés. Il projette le musicien dans un univers cinématographique de science-fiction. »
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120
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« Le studio 120 est une cabine de post-production dont le point d’écoute est central. »
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101
Emission « La Maison de la Radio », 14 décembre 1963, France I Paris –Inter (RTF), archive INA avec la collaboration de Gwen Michel.
« En contrebas du foyer F, le studio 101 pourra accueillir un public de 100 personnes et permettra de répondre à une grande polyvalence de productions multimédia. »
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Auditorium
Les Percussions de l’ONF / GRAHAM FITKIN – Hook
« L’Auditorium de Radio France, édifié sur l’emplacement des anciens studios 102 et 103 de la Maison de la radio, est une salle de concert exceptionnelle. »
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104
« La rencontre entre les genres musicaux et les publics est vivement encouragée dans le projet culturel de la Maison de la radio et le Studio 104, avec ses 856 places, est un des lieux essentiels de cette volonté de mixité des genres. »
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Si les murs pouvaient parler…
Il était question autrefois de « studios moyens » à Radio France. Nous préférons aujourd’hui « studios de création », tant ces lieux traduisent l’ambition et les talents de Radio France en matière de création sonore.
Initialement, la rénovation de ces studios n’était pas prévue au programme du chantier historique de réhabilitation de la Maison de la radio. Pourtant, ce chantier dans le chantier a une importance toute particulière. Il est une preuve d’engagement.
Si les murs de la Maison de la radio pouvaient parler, ils diraient ceci :
- Nous ancrons pour l’avenir notre modèle de production interne dans nos murs. Ce modèle est notre singularité, notre force et notre fierté. La crise sanitaire que nous avons connue cette année a montré une nouvelle fois combien ce modèle nous donne une capacité de mobilisation formidable pour être au rendez-vous de nos missions, même dans des circonstances exceptionnelles.
- Nous avons de l’ambition en matière de création sonore. Ces studios entièrement rénovés seront au service du savoir-faire largement reconnu de nos équipes (des musiciens aux voix de radio, des réalisateurs aux techniciens, des documentalistes faisant revivre notre patrimoine sonore aux experts du son binaural ou de la distribution de podcasts sur le numérique). Cet alliage sans équivalent en France et en Europe fera encore plus demain de Radio France un haut-lieu incontournable de la création sonore.
- Nous ouvrons le champ des possibles. Magazines et documentaires, fictions radiophoniques, émissions possiblement filmées, en public et en direct, productions encore à inventer, mais aussi concerts et répétitions de nos formations musicales dans les meilleures conditions… toute la richesse de nos activités pourra s’exprimer et se développer dans ces studios pensés pour une diversité d’usages et de besoins techniques, acoustiques et esthétiques.
- Nous avons joint l’utile à l’agréable, pour nos équipes, pour nos auditeurs, pour nos visiteurs. Autant d’esthétiques que d’espaces, autant d’ambiances que de Studios ; de la modernité quoi qu’il en soit, du confort et de l’audace parfois !
Ce chantier a du sens. Il dit quelque chose de notre ambition pour l’avenir. C’est pour cette raison que les studios « moyens » sont rebaptisés « studios de création ». Telle est leur vocation, tout simplement.
En attendant de les inaugurer, je vous propose de vous y projeter.
Cette exposition est aussi l’occasion de remercier toutes celles et ceux qui participent au quotidien à ce très intense travail de rénovation de nos quatorze merveilleux lieux consacrés à la création.
Sibyle Veil
Présidente directrice générale de Radio France
Perspectives d’avenir
Des studios moyens aux studios de création
Aux origines de la Maison ronde
Plus grand chantier de Paris de l’après-guerre, monumental palais des Trente Glorieuses prenant place le long de la Seine, la Maison de la Radio est aujourd’hui un témoignage majeur de l’architecture française du XXe siècle. Inscrit au titre des Monuments historiques en 2018, l’édifice constitua l’aboutissement d’un vaste projet – évoqué dès l’entre-deux-guerres et concrétisé dans les années 1950 – de regroupement des services de la Radiodiffusion française au sein d’un même édifice.
Un programme, un site et un concours
Au début des années 1950, les services de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) élaborèrent le programme d’une Maison de la Radio pour la capitale. Autant détaillé que complexe, il s’appuyait sur les travaux de l’ingénieur en chef de l’institution, Léon Conturie. Le site retenu, les anciens terrains de l’usine à gaz de Passy situés dans le XVIe arrondissement, fut cédé par la Ville de Paris en 1952. En octobre de cette même année, le concours d’architecture fut ouvert. Véritable gageure, il demandait le regroupement sur un terrain exigu de l’ensemble des services de la RTF : 920 bureaux, 54 studios et trois grandes salles publiques de spectacle. Vingt-six équipes y répondirent, parmi lesquelles des figures de l’architecture française. La procédure de soumission étant anonyme, le jury désigna à une large majorité en mai 1953 la proposition déposée sous la devise « Cheval » qui fut jugée tant esthétique que fonctionnelle. Elle était l’œuvre de l’architecte Henry Bernard.
Fig. 1 : Planche de présentation du projet « Cheval » d’Henry Bernard ©Académie d’architecture/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle/ADAGP
Le parti architectural du projet Cheval
S’attachant à la stricte application du programme élaboré par la RTF, Henry Bernard conçut un vaste édifice constitué d’une succession de volumes circulaires – trois couronnes – et d’une tour. Prenant la forme de la lettre grecque oméga (Ω), une première couronne abritait dans sa partie basse les foyers des studios et, dans son élévation, les bureaux. Venant clore l’oméga côté Seine, un bâtiment en quart de cercle était destiné à accueillir le hall public et les espaces de la présidence. Cette première couronne fut imaginée comme une enceinte permettant d’isoler du bruit une seconde couronne intérieure basse. Dans celle-ci prenait place une vingtaine de studios d’enregistrement – dits studios moyens –, ainsi que les trois salles publiques de spectacle – variétés, concert et studio de musique – qui prirent le nom de studios 102, 103 et 104. Henry Bernard isola acoustiquement ces espaces et leur conféra une forme trapézoïdale afin de pleinement s’intégrer au plan circulaire. Séparée de la couronne intérieure grâce à une cour annulaire, la petite couronne accueillait des espaces techniques, ainsi que les salles de consultation des collections. Ces dernières étaient conservées dans la tour qui, placée au centre de la composition, constituait le lieu de préservation de la « mémoire du siècle ».
Les différents volumes circulaires possédaient une fonction propre et étaient desservis par des circulations différenciées en fonction des usages – grand public, journalistes ou techniciens. D’un fonctionnalisme exacerbé, Henry Bernard imagina ainsi une monumentale Maison de la RTF qui devait fonctionner « comme un carburateur ».
Fig. 2 : Henri Bernard. Studios moyens et salles publiques de spectacles en 1963. Extrait de l’ouvrage La maison de l’ORTF à Paris, service de presse de l’ORTF, 1964.
Dix ans d’exécution
Le projet Cheval subit des modifications jusqu’à l’établissement des plans définitifs en novembre 1955, sans toutefois affecter les grands principes du parti architectural. Les deux passerelles qui devaient relier la grande couronne à la petite furent supprimées. L’esthétique des façades évolua également, l’architecte choisissant finalement d’utiliser massivement l’aluminium, mais aussi des grandes glaces suspendues pour les foyers des studios et de la céramique afin de souligner les deux branches de circulation verticales de l’oméga. Les principes structuraux évoluèrent enfin, Henry Bernard renonçant à une ossature en métal pour les deux premières couronnes au profit d’une structure poteaux-poutres en béton, tandis que la petite couronne et la tour conservèrent leur charpente métallique.
En 1954, l’édification de la Maison de la RTF débuta, sa livraison étant programmée pour 1959. Mais les travaux subirent de nombreux retards, notamment dus à l’action d’une association de riverains opposés au projet. Finalement sauvé, l’édifice d’Henry Bernard fut en chantier jusqu’en mars 1963, date de sa mise en service. Le 14 décembre de cette même année, le général de Gaulle inaugura la Maison de la Radio qui devint rapidement un marqueur du paysage urbain parisien, mais aussi le symbole et l’icône de l’institution abritée, au point d’ailleurs d’en paraitre indissociable.
Fig. 3 : La grande salle de musique, actuellement Studio 104. Au fond, l’œuvre Bas relief de Louis Leygue ©Archives écrites de Radio France.
Les architectes
Henry Bernard fut un important architecte et urbaniste de la France des Trente Glorieuses. Lauréat en 1938 du premier grand prix de Rome d’architecture, membre de l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France en 1968 – dont il eut la présidence de 1988 jusqu’à sa mort en 1994 –, son œuvre se caractérisa par sa monumentalité et son fonctionnalisme. Il fut notamment l’auteur à Caen de l’Université en 1957, de l’église Saint-Julien en 1963 – toutes deux classées au titre des Monuments historiques – et du centre hospitalo-universitaire en 1975, à Cergy de la préfecture du Val-d’Oise en 1970, et à Strasbourg du Palais de l’Europe en 1977. Grandement intéressé par l’ordonnancement urbain, l’architecte travailla également sur de nombreux projets d’urbanisme pour Paris, Grenoble, Lille ou Strasbourg.
La Maison de la Radio constitua le plus important chantier de l’architecte qui s’entoura de confrères afin de le mener à bien. Le règlement du concours demandant au lauréat de s’associer avec d’autres maîtres d’œuvre primés, Henry Bernard désigna Jacques Lhuillier comme adjoint et chargea les frères Jean et Édouard Niermans de la réalisation des trois grandes salles de spectacle. Georges Sibelle fut quant à lui chargé de suivre l’exécution.
Fig. 4 : L’architecte Henry Bernard (1912-1994). ©Académie d’architecture/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle/ADAGP
Les place des arts
La conception de la Maison de la RTF fut l’occasion pour Henry Bernard de collaborer avec d’importants artistes qui réalisèrent des œuvres d’art destinées à embellir les halls, foyers et studios de l’édifice. Ainsi, Roger Bezombes réalisa la tapisserie La Musique pour le studio 103, Georges Mathieu la peinture La Victoire de Denain – conçue en hommage à Jean Cocteau – dans un foyer du studio 105, Jean Bazaine la mosaïque L’Envolée musicale sur un pan de mur du foyer B, Louis Leygue un bas-relief pour le studio 104, François Stahly la sculpture Portiques pour le hall d’accueil du public ou encore Pierre Soulages une tapisserie pour un pan de mur du foyer F. Pour la décoration et le mobilier, Henry Bernard fit appel à des grandes signatures de l’époque à l’instar de Pierre Paulin, René-Jean Caillette ou encore de Joseph-André Motte qui réalisa le mobilier de la présidence.
Fig. 5 : Foyer d’artistes – actuellement foyer F – accueillant la tapisserie de Pierre Soulages et premier plan, les célèbres fauteuils Globe créés par le designer Pierre Paulin en 1959 . Extrait de La maison de l’ORTF à Paris, service de presse de l’ORTF, 1964 / Archives Ecrites de Radio France
La transformation par l’agence par Architecture-Studio
Au début des années 2000, soit près de 40 ans après sa livraison, la rénovation de la Maison de la Radio devint impérative, sous peine d’une fermeture. Lauréate d’une consultation internationale lancée en 2004, l’agence Architecture-Studio élabora un vaste projet de réhabilitation répondant à l’indispensable mise aux normes de l’édifice et à son adaptation aux techniques nouvelles de radiodiffusion. L’agence proposa également l’ouverture de la Maison de la Radio, tant sur son environnement qu’auprès du grand public. Si l’œuvre d’Henry Bernard constituait une forteresse « ennemie des bruits, amie des sons », la transformation proposée par Architecture-Studio bouleversa la mécanique originelle des circulations, avec pour fil directeur la centralité.
La métamorphose engendra le réaménagement et le changement de destination de nombreux espaces. Ainsi, la petite couronne et la tour furent transformés pour notamment accueillir une « agora », le point de rencontre du personnel comme du public. Afin d’y conduire, une « rue intérieure » traversant l’édifice de part en part fut percée. Si le studio 104 fut rénové, les studios 102 et 103 furent détruits pour laisser place à la rue intérieure, et surtout pour la construction d’une vaste salle publique de concert, un nouvel auditorium décrit par Architecture-Studio comme l’aménagement « le plus emblématique » de la réhabilitation. Le 14 novembre 2014, les espaces publics nouveaux ou rénovés de la Maison de Radio rouvrirent. Engagée par tranches afin de laisser l’édifice en fonctionnement et ne pas perturber les ondes, la rénovation se poursuit aujourd’hui avec les studios moyens.
Léo Noyer-Duplaix,
Historien de l’art et chercheur à l’inventaire général du patrimoine culturel
Emission « L’art et la vie », 1er octobre 1953, Chaîne Nationale, RTF, archive INA avec la collaboration de Gwen Michel :
« La rénovation du studio 105 s’inscrit dans la tradition de la Maison de Radio France de disposer de studios dont les identités sont fortes et reconnaissables.
Atelier de production de sons et d’images en public, ce studio est conçu comme un laboratoire aux fonctions multiples. Nous avons en particulier tenu compte d’une caractéristique importante de ce type de lieu, à savoir l’absence de repère extérieur.
Nous utilisons les dispositifs techniques comme des éléments qui font partie de l’esthétique du studio. Parce que l’espace est caractérisé et défini par son usage, les équipements techniques de scénographie et de manipulation des décors restent visibles et mis en scène.
Le choix de matériaux francs, naturels et robustes accompagne cette esthétique technique qui raconte les usages du studio 105. »
Atelier Zündel Cristea – Rahim Danto Barry
« Le studio 106 requiert une polyvalence d’usages. En présence d’un public qui peut atteindre 132 personnes, les prises de son ciblent aussi bien des concerts de musique classique que des concerts de variétés puisque le studio dispose d’une acoustique variable permettant de modifier le temps de réverbération.
L’enveloppe architecturale du studio se déploie en plusieurs types de panneaux modulables. Les dispositions scénographiques, d’éclairage et de sonorisation accompagnent chaque usage aux besoins des productions. Ici, le noir est à la fois couleur, lumière, texture et matière. Le bois et le béton, matériaux prédominants, accompagnent l’expérience auditive et sensorielle.
La scène en gradin et son plateau mobile ainsi que le gradin public et les habillages bas forment un ensemble chaleureux, traité en bois naturel clair. Selon les configurations, les parois mobiles coulissent, s’ouvrent et modulent l’ambiance sonore : claire en configuration classique ou plus mate en configuration variétés. »
ALEXANDRE NOSSOVSKI (MMXI)
« Principalement consacré aux répétitions du Chœur de Radio France, le studio 107 pourra également être utilisé pour d’autres productions de musique classique, sans public.
Le jeu et la matérialité des différents types de parois, du plafond et de l’éclairage confèrent au studio une grande luminosité, en accord avec l’acoustique vivante et claire requise pour un exercice de chant.
Les tons des parois en demi-teintes de blanc naturel composent une image aérée, en contraste avec les tons plus sombres du plateau, des gradins et des habillages bas.
Les gradins escamotables et les rideaux acoustiques permettent une modulation du plateau en surface et en réponse acoustique. »
ALEXANDRE NOSSOVSKI (MMXI)
« Le studio 108 pourra accueillir un public de 35 personnes. Il sera consacré à la production de magazines et de documentaires, ainsi qu’à la prise de son musicale en petite formation.
L’enveloppe architecturale permet d’assurer, d’une part, une acoustique générale mate nécessaire aux usages du studio et, d’autre part, une aire d’acoustique vivante devant les gradins, en accompagnement des formations musicales.
La matérialité des parois en panneaux de mailles métalliques apporte au studio un caractère unifié, fonctionnel et lumineux. En creux, les incises colorées des panneaux diffusants et des entrées ponctuent et découpent le volume. L’intensité lumineuse du plateau et des parois est modulée en fonction du besoin de chaque production.
La table speak, en position privilégiée entre la cabine de prise de son et le public, peut accueillir neuf personnes autour de l’animateur. »
ALEXANDRE NOSSOVSKI (MMXI)
« Consacré aux magazines ou aux documentaires en présence d’un public de 32 personnes, le studio 109 cherche à provoquer une immersion dans un « espace autre » afin d’oublier collectivement le quotidien, le temps d’une émission.
La forme enveloppante du studio permet à tous les acteurs d’une émission d’interagir de manière fluide : les journalistes, les invités, le public, les techniciens et les musiciens. La forme plissée des parements muraux, des assises ou du plafond, de même que l’accompagnement géométrique de la table speak ou des poutres canadiennes, permet de capter sans effort l’attention de chaque acteur autour d’un centre de gravité où se situe l’animateur.
Le volume du plateau est conservé mais repensé à partir d’une coque vide pour mettre en œuvre l’acoustique du studio, ses usages, son confort et sa facilité d’utilisation pour l’ensemble des personnes qui y travaillent (artistes, techniciens, etc.).
Le traitement des matières met en avant leurs fonctions et leurs caractéristiques. L’œil peut facilement percevoir le sentiment d’absorption recherché dans ce studio, notamment au travers de l’utilisation de textiles mats, de moquette et de peinture mate dans lesquels s’engouffre la lumière. »
BUNKER PALACE
« L’enjeu de la création du studio 110 est d’offrir un volume adéquat pour l’accueil des répétitions des formations musicales de Radio France, en support des grandes salles publiques.
En lieu et place des studios 110 et 111, une boîte acoustique nouvelle est créée. C’est donc un projet lourd, puisqu’il faut fusionner deux boîtes acoustiques et abaisser le plancher de 4,5 mètres afin de dégager un volume de 13 mètres sous plafond, sans toucher à la coque extérieure des anciens studios.
Ce nouveau studio 110 doit devenir un ensemble cohérent et humble, dans lequel les musiciens et les techniciens prendront plaisir à passer du temps.
La configuration de la salle lui donne un élan vertical prononcé, du fait de sa grande hauteur. La géométrie du plafond est composée d’une arrête saillante, résultat des contraintes architecturales. Afin d’atténuer ces caractéristiques spatiales et pour donner une impression d’ensemble plus douce et plus homogène, des panneaux et des réflecteurs délimitent un volume aux proportions élégantes.
Le travail de composition géométrique est chaleureux et simple. Nous avons pris en compte la facilité d’utilisation et d’entretien du lieu avec une considération particulière, tout comme la facilité de circulation et l’ergonomie. »
BUNKER PALACE
« Pour la rénovation des studios 114 à 117, qui accueilleront principalement les fictions radiophoniques, nous souhaitons refléter l’expérience unique de la radio à travers l’architecture. Chaque studio déploie une atmosphère spécifique avec un travail sur la forme, la matière, l’acoustique, l’odeur ou le toucher.
Nous avons conçu ces studios selon un même principe : rassembler tous les usages spécifiques dans un dispositif mis en scène sur les plateaux.
Le studio 114 fait référence à un cabinet de curiosités, intégrant aux parois périphériques du plateau des portes, des fenêtres et des verrous nécessaires et utiles au bruitage. »
R architecture
« Pour la rénovation des studios 114 à 117, qui accueilleront principalement les fictions radiophoniques, nous souhaitons refléter l’expérience unique de la radio à travers l’architecture. Chaque studio déploie une atmosphère spécifique avec un travail sur la forme, la matière, l’acoustique, l’odeur ou le toucher.
Nous avons conçu ces studios selon un même principe : rassembler tous les usages spécifiques dans un dispositif mis en scène sur les plateaux.
Le studio 115 propose un imaginaire visuel et sonore autour de l’escalier infini, à l’image de la lithographie Montée et Descente de M. C. Escher. »
R architecture
« Pour la rénovation des studios 114 à 117, qui accueilleront principalement les fictions radiophoniques, nous souhaitons refléter l’expérience unique de la radio à travers l’architecture. Chaque studio déploie une atmosphère spécifique avec un travail sur la forme, la matière, l’acoustique, l’odeur ou le toucher.
Nous avons conçu ces studios selon un même principe : rassembler tous les usages spécifiques dans un dispositif mis en scène sur les plateaux.
Le studio 116 est quant à lui une maison en modèle réduit qui rassemble les fonctions d’un appartement disposé au milieu du plateau : chambre, escalier, salon, salle de bain et balcon. »
R architecture
« Pour la rénovation des studios 114 à 117, qui accueilleront principalement les fictions radiophoniques, nous souhaitons refléter l’expérience unique de la radio à travers l’architecture. Chaque studio déploie une atmosphère spécifique avec un travail sur la forme, la matière, l’acoustique, l’odeur ou le toucher.
Nous avons conçu ces studios selon un même principe : rassembler tous les usages spécifiques dans un dispositif mis en scène sur les plateaux.
Le studio 117 propose un paysage physique et sonore évolutif, par la mise en scène de différents éléments techniques et acoustiques accrochés à une trame. »
R architecture
« Les studios 118 à 120 seront pourvus de trois ambiances sensorielles singulières.
Le studio 118 permet des prises de son de musique de chambre. Le bois crée une atmosphère chaleureuse et intimiste propre à ce type de répertoire. Les lames de bois sur les deux tiers des parois verticales pivotent légèrement sur leur axe afin de jouer avec la lumière. Le plâtre en partie haute compose avec le bois une peau à l’acoustique vivante dont les propriétés réfléchissantes, diffusantes et absorbantes favorisent l’écoute entre les musiciens. »
BUZZO SPINELLI ARCHITECTURE
« Les studios 118 à 120 seront pourvus de trois ambiances sensorielles singulières.
Le studio 119 permet des prises de son de musique de variétés. Il projette le musicien dans un univers cinématographique de science-fiction. Imprimé sur le bleu des parois absorbantes, le motif en nids d’abeilles se reflète sur le sol où la résine entre en composition avec la moquette. La lumière joue avec ce motif hexagonal cloné sur les parois et sur le sol. Il apporte ainsi au studio une dimension électrique. »
BUZZO SPINELLI ARCHITECTURE
Le studio 120 est une cabine de post-production dont le point d’écoute est central. Pensé sur le modèle de l’appartement, le studio s’empare de cette rigueur symétrique pour façonner sa géométrie. Le textile et le béton, aux propriétés absorbantes et diffusantes, composent un studio qui donne le sentiment d’être ‘’chez soi’’. »
BUZZO SPINELLI ARCHITECTURE
Dans un existant très contraint et hétérogène, le studio 101 et ses locaux supports fédèrent un ensemble cohérent, tant pour le public que pour le personnel. Dans la grande variété d’usages du studio, les parcours et les fonctions seront améliorés afin d’être fluides et optimisés.
La séquence d’entrée, en surplomb, dessert aussi bien le cœur de la salle que sa périphérie. Dans une esthétique épurée, les balcons invitent à descendre sur les plateaux par l’intermédiaire de deux escaliers dissymétriques.
Le projet articule le confort des utilisateurs et la technique du spectacle : éclairage, acoustique et scénographie. Le design des éléments architecturaux est ainsi intrinsèquement lié à l’usage du studio.
Les parois sont sombres et mates. Les balcons courbes marquent un rythme vertical. Le gril, situé à environ 8 mètres de hauteur, disparait derrière un maillage de panneaux acoustiques. »
ARCHITECTURE-STUDIO
L’Auditorium de Radio France, édifié sur l’emplacement des anciens studios 102 et 103 de la Maison de la radio, est une salle de concert exceptionnelle. Il offre aux quatre formations musicales – l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le Chœur et la Maîtrise de Radio France – des salles de répétition et de concert conformes aux exigences acoustiques d’aujourd’hui et aux antennes de Radio France un lieu unique de présentation des œuvres en plein cœur de Paris.
Tout de bois vêtu, intime et chaleureux, l’Auditorium a été inauguré en septembre 2014.
Inspiré de la Philharmonie de Berlin, qui place la musique au centre, l’Auditorium dispose de 1461 places installées en balcons et réparties tout autour de la scène et des musiciens. Cette architecture unique offre un champ de vision inédit. Le spectateur n’est jamais à plus de 17 mètres de la scène et bénéficie ainsi d’une relation de proximité et d’intimité avec les musiciens. Conçu en « arène » ou en « vignoble », c’est-à-dire avec le public tout autour de la scène, ce lieu répond à une exigence exprimée un jour par Berlioz : « Le son, pour agir musicalement sur l’organisation humaine, ne doit pas partir d’un point trop éloigné de l’auditeur. On est toujours prêt à répondre, lorsqu’on parle de la sonorité d’une salle d’opéra ou de concert : Tout s’y entend fort bien » ; oui mais quand la musique est jouée dans des endroits trop vastes pour elle, « on entend, on ne vibre pas. Or, il faut vibrer soi-même avec les instruments et les voix, et par eux, pour percevoir de véritables sensations musicales ».
La musique a besoin de proximité pour se faire entendre et faire vibrer avec elle l’auditeur. C’est précisément, « pour renforcer l’intimité de la salle, que le cabinet AS.Architecture-Studio a choisi de répartir le public en plusieurs groupes d’auditeurs ; les balcons sont fragmentés en différents petits ensembles de corbeilles distinctes, ce qui permet d’éviter un effet de grande assemblée, tout en donnant le sentiment d’appartenance à une même communauté d’écoute et de partage du plaisir de la musique. Les parois sont décomposées en multiples facettes dont les lignes se prolongent à l’infini, mais ramènent toujours l’attention au centre, là où se concentrent le regard et l’écoute. Plusieurs essences de bois (hêtre, merisier, bouleau) sont combinées dans la composition des modénatures des différents plans, à la façon d’une grande marqueterie en bas-relief, structurée par le rythme des lignes horizontales ».
Ce dessein fut partagé, dès le départ, avec les artisans de Nagata Acoustics, chargés de l’acoustique, qui précisent de leur côté : « Le design acoustique s’est concentré sur la création d’un véritable sentiment d’intimité dans la salle, à la fois acoustique et visuelle, et partagée par tous. Pour ce faire, notre approche ne passe pas seulement par le son, mais avant tout par la musique. Des murs convexes ou inclinés proches des auditeurs, au plafond qui culmine à plus de 19 mètres, en passant par le large réflecteur (ou canopy) suspendu à 14 mètres au-dessus de la scène, la morphologie de la salle a été étudiée en détail dans le but de créer une distribution optimale des réflexions sonores vers le public et les musiciens et un volume adapté ».
Si la présentation du répertoire des formations musicales de Radio France est au cœur des usages de ce nouveau lieu, il a aussi été conçu en direction des radios et en vue d’accueillir de nouvelles activités.
Le studio d’enregistrement permet de capter les grands événements qui y sont proposés et de les diffuser sur les antennes. Equipé en termes scéniques et audiovisuels, il est aussi un studio d’enregistrement, de diffusion et une salle de projection
En mai 2016, l’orgue de Gerhard Grenzing est venu très naturellement s’installer dans cet écrin unique au monde.
Le Studio 104 est le lieu historique et mythique de toutes les musiques et des grands événements publics des chaînes de Radio France. Entièrement rénové par AS.Architecture-Studio et adapté aux normes de sécurité et d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, il réaffirme sa vocation première d’éclectisme musical et sera le lieu de nouvelles propositions culturelles.
La rencontre entre les genres musicaux et les publics est vivement encouragée dans le projet culturel de la Maison de la radio et le Studio 104, avec ses 856 places, est un des lieux essentiels de cette volonté de mixité des genres.
Une salle rénovée pour toutes les musiques
Les qualités phoniques du Studio 104 ont été améliorées par l’installation de rideaux acoustiques qui permettent de faire varier les temps de réverbération en fonction du genre musical et du caractère acoustique ou amplifié de l’événement. Le Studio 104 s’adapte à tous les styles, avec des concerts de musique contemporaine, jazz, pop, rock, électro ou de musiques du monde produits par les chaînes. Les formations classiques de Radio France s’y produisent également pendant les festivals (Présences), pour des concerts pédagogiques et des cartes blanches.
Un lieu de répétition pour les formations musicales
A l’origine, le Studio 104 était doté d’un orgue, qui a été cédé à la cathédrale de Notre-Dame de la Treille de Lille car le Grand Auditorium est lui-même équipé d’un nouvel orgue monumental. La place ainsi récupérée a permis d’insérer des gradins pour les choristes du chœur et de la maîtrise de Radio France et d’installer des réflecteurs acoustiques adaptés à la nouvelle organisation de l’espace. Autant d’améliorations qui permettent aux différentes formations de bénéficier d’un espace de répétition adapté à leurs besoins.
Jazz sur le vif
Depuis la saison 2017-2018, les concerts de jazz de Radio France ont quitté le studio 105 pour réintégrer le Studio 104 avec une programmation de concerts désormais à 20h30.
Un studio de radio, de création et un lieu de débats
Le Studio 104 est le lieu de rencontre entre ceux qui font la radio, producteurs, humoristes, invités et le public. Il accueille les grandes émissions en public des chaînes de Radio France et propose désormais des rencontres thématiques telles que les grands forums Philo, Sciences et Histoire. Des rencontres avec des grandes figures du monde de la culture, de la politique, de l’économie ainsi que des débats de de société sont proposés tout au long de l’année. Enfin, le Studio 104 est aussi dédié à la pure création radiophonique avec l’enregistrement de fictions de l’atelier de création de France Culture.
« Perspectives d’avenir, des studios moyens aux studios de création » est une exposition produite par Radio France.
Direction de projet : Denis Bretin, secrétaire général de la Direction de la Musique et de la Création
Comité éditorial : Denis Bretin, Christophe Dagousset, Monique Denoix, Catherine Doumid, Sidonie Guenin, Marie Message
Comité de réalisation : Jean-Guillaume Martin, Jeanne Pariente, Coline Soubieux
Réalisation de l’exposition virtuelle : l’Atelier 144 (www.atelier144.com) – Marc Benaïche, Pierre Fatoux
Scénographie de l’exposition : Samuel Bonnet et Camille Moragues (Nuits Blanches Studio)
Cette exposition a bénéficié de la participation des Archives écrites de Radio France (Cécile de David-Beauregard, Roxanne Montalembert et Aurélie Zbos) de l’Antenne INA à Radio France (Gwen Michel et Christelle Rousseau) et de la Photothèque de Radio France (Christophe Abramowitz et Frédéric Michel).